Cabinet de Psychothérapie
Ondine Khayat

Comment accepter son passé ?


Il arrive souvent que notre passé ne passe pas, nous plongeant dans un grand désarroi. Comment accepter son vécu et se sentir plus libre ?

Souvenirs, souvenirs

Comment accepter son passé ? Nous entretenons des liens souvent complexes avec notre passé. D’ailleurs, est-il vraiment passé ? Peut-on vraiment dire qu’il s’agit d’un autre temps que celui que nous vivons aujourd’hui ? Ce n’est pas si simple. La réalité, c’est que notre passé s’invite souvent dans notre présent, ce qui fait que nous vivons une juxtaposition de deux temps normalement distincts. Ce que nous avons vécu vient parasiter ce que nous vivons. Nous vivons notre présent au passé.

Conseils accepter son passé

La réactivation des blessures

Lorsque nous vivons notre présent au passé, nous n’en sommes la plupart du temps absolument pas conscients. Prenons un exemple. Je vis une situation dans ma vie d’aujourd’hui, et soudain, quelqu’un me dit quelque chose qui fait écho, sans que je puisse l’identifier, à un évènement désagréable que j’ai vécu dans le passé. Une réflexion, un ton de voix, un jugement malheureux. Je l’entends au présent, mais c’est ma douleur passée, mal cicatrisée, qui m’anéantit. Les propos entendus au présent jette du sel sur la blessure passée. Et la souffrance s'accentue.

Même pas mal !

Mais pourquoi cette blessure passée n’est toujours pas refermée ? Parce que vous n’avez pas pu en prendre soin sur le moment. Observons la situation attentivement. Vous vivez une épreuve, vous êtes blessée, votre plaie est à vif. Si vous n’avez pas la possibilité d’en prendre soin, le temps de le faire par exemple, la force de faire face ou les bonnes personnes à vos côtés, vous n'avez pas d'autre choix que de continuer votre route en arrêtant l’hémorragie comme vous le pouvez. Une fois que le sang a arrêté de couler, vous passez à autre chose, soit parce que vous oubliez que vous avez eu mal, soit parce que vous faites en sorte de ne pas ressentir la douleur. Vous construisez un bon système de défense qui peut être une addiction. Vous pouvez vous mettre à boire, à trop manger, à faire du sport à outrance, peu importe quoi, mais quelque chose qui vous permette de mettre des boules Quiès dès que la douleur commence à se réveiller.

Plaie ouverte

Il y a donc en vous, même si vous faites tout pour le nier, une blessure, un morceau de passé douloureux qui erre dans votre présent, qui se demande quand vous allez venir le soigner. Vous pouvez vivre des années comme ça, avec la sensation d’un mal de dent diffus, mais dans l’âme. Jusqu’au jour ou vous vivez une situation qui réactive votre blessure. Sauf que cette fois, vous ne pouvez plus lui échapper car la douleur vous a prise par surprise et ne vous laisse plus de répit.

SOS

Arrivé à cette étape cruciale, la première chose à faire est d’identifier cette blessure en la prenant en compte. La fuite n’est plus une option, elle vous a retrouvé et vous comprenez qu’elle ne vous laissera jamais tranquille. Il faut la soigner. Vous pouvez le faire seul, ou entamer un travail thérapeutique, qui vous permettra d’être accompagné par une personne bienveillante dont c’est le métier. Identifier la blessure, la désinfecter, lui donner la parole, l’enduire d’une pommade apaisante lui permettra peu à peu de guérir et de refermer.

Faire blanchir la cicatrice

Une blessure physique se voit immédiatement, alors que les blessures psychiques peuvent saigner sans que personne ne les remarque. Lors d’une opération, nous avons une cicatrice et on nous conseille de la masser, pour la « faire blanchir ». A mesure que nous la massons, elle est de moins en moins sensible et les adhérences, les raideurs, disparaissent. C’est le même travail qui nous est demandé pour nos blessures psychiques. Comprendre ce qui nous est arrivé, identifier nos blessures, donner la parole aux différentes parties de nous qui nous appellent à l’aide, nous permet d'accepter ce que nous avons vécu, de renoncer à avoir un passé meilleur, et à vivre enfin notre présent au présent.

"La certitude d'avoir été, un jour, une fois, aimé - c'est l'envol définitif du coeur dans la lumière." Christian Bobin


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