Cabinet de Psychothérapie
Ondine Khayat

Comment soigner ses blessures d'enfance ?


Nous devons prendre soin de nos blessures d'enfance, pour éviter qu'elles se rappellent à notre bon souvenir des années plus tard...

Ecoute la petite musique...

Comment soigner ses blessures d'enfance ? Dans mon tout nouveau roman, Ecoute la petite musique du Clos des Anges, qui vient de paraître aux éditions Solar, mon héroïne Raphaëlle, 39 ans, apprend la mort de son père, avec lequel elle avait coupé les ponts depuis une quinzaine d’années. Artiste peintre hypersensible, elle s’était tant bien que mal débrouillée avec les souvenirs de son enfance douloureuse, en pensant que le passé appartenait au passé. Mais la mort de son père fait resurgir en elle tout ce qu’elle croyait avoir enterré, fui, oublié. La peinture lui permettait d’anesthésier ses blessures, elle n’arrive plus à créer. Elle est au pied du mur.

Conseils hypersensibilité

Même pas mal !

Le premier réflexe de mon héroïne, lorsque ses blessures d’enfance ressurgissent, c’est d’essayer coûte que coûte de ne pas les ressentir. Tout plutôt que cette souffrance. C’est un réflexe classique, que nous avons tous. Fuir la douleur et tout ce qui est désagréable. Raphaëlle minimise ce qu’elle ressent, affecte l’indifférence, se met en colère, essaye de se forcer à peindre pour que tout soit « comme avant ». Elle n’a aucune intention de s’occuper d’elle et de sa douleur. Elle n’a pas de temps pour ça, comme elle l’explique à Fanny, sa meilleure amie. Ce mode fonctionnement, qui consiste à tout faire pour éviter de souffrir, nous le connaissons tous. Nous construisons un système de défense qui nous permet de continuer à avancer, sans tenir compte des blessures qui nous font si mal. Parce que nous avons peur, parce que nous avons des « responsabilités », parce que nous devons continuer à avancer, à gagner notre vie, à nous occuper de nos proches, à tracer notre route.

La fissure

Ce système de défense peut tenir pendant plusieurs années, parfois même pendant toute une vie, qui est de moins en moins une vie et de plus en plus une survie. Dans le cas de Raphaëlle, comme dans le cas de beaucoup d’entre nous, ce système de défense se fissure un jour. C’est la souffrance de trop, qui parvient à passer à travers nos armures et nos boucliers, et qui fracasse nos coeurs de verre. Cette souffrance de trop, pour Raphaëlle, c’est la mort de son père, qui pulvérise ce qu’elle a patiemment bâti autour d’elle pour se protéger et ne plus avoir mal. C’est son corps qui réagit le premier, sous la forme de crises d’angoisse qui la tétanise. Elle ne peut plus respirer, sans comprendre pourquoi puisqu’intellectuellement, son père ne lui manque pas. Il ne l’a jamais aimé et elle se répète que sa mort ne l’affecte pas. Pourtant, elle étouffe et assiste, terrifiée, à son effondrement intérieur.

Help !

Il est très tentant, lorsque l’on entend la douleur hurler à l’intérieur de soi, de chercher à mettre des boules quiès. C’est un réflexe terriblement humain. Mais les hurlements ne cessent pas. Ils ressurgissent toujours, dans des moments souvent inattendus. Quand nous baissons la garde, quad nous sommes fatigués, quand il y a moins de bruits. Continuer à faire comme si on ne les entendait pas demande une énergie qui finit par nous épuiser. Raphaëlle fait l’expérience de ces hurlements incessants. Elle ressent de plus en plus clairement qu’une partie d’elle a besoin d’aide, n’est pas construite et ne peut plus faire comme s’il ne se passait rien. Ouf ! C’est le moment de la reconnaissance de nos blessures, le moment où nous comprenons que nous devons faire quelque chose pour nous en sortir.

Le bout du tunnel

Raphaëlle va retourner dans la maison de son père, à Giverny, où elle a vécu jusqu’à ses dix ans. Ce retour symbolique sur les lieux de son enfance est un retour intérieur, une manière de revisiter son passé pour pouvoir prendre soin de la petite fille blessée qui crie encore en elle pour attirer son attention, et qu’elle a été contrainte d’abandonner pour pouvoir continuer à vivre. Cette petite fille blessée aura de moins en moins besoin de crier pour attirer l’attention, puisqu’elle sera enfin prise en compte, écoutée, accueillie, apaisée, aimée. Ses cris de douleurs laisseront place à un calme nouveau, dont mon héroïne n’avait encore jamais fait l’expérience. Elle découvrira alors qu’au bout du tunnel, il n’y a pas que la lumière, il y aussi la capacité à supporter l’ombre. Et cela, ce n’est pas rien !


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